Dur labeur que cette quête,
Trouver la fleur aux mille pétales.
Épouiller des millions de pâquerettes,
Effeuillé les fleurs du mal.
Perdu dans les senteurs d’Amazonie,
Cherché, fouillé des brassées de pistils,
Fragrances suaves à l’agonie
Sous l’épaisseur des écorces séniles.
Visité les rêves blanchis des Dieux perdus,
Plongé dans des cornes d’abondance
À la recherche d’essences demeurées inconnues
Sous la touffeur des songes d’enfance.
Erré dans la noirceur des catacombes,
Déniché des monceaux d’obscurs chrysanthèmes,
Reniflé la doucereuse émanation qui plombe
Et me sentir usé comme Mathusalem.
Violé le mystère noir du fond des océans,
Émerveillé par le jardin salé des Atlantes,
Saoulé par le suc et le sel des corolles d’antan
Puis se rider d’une combustion lente.
Contemplé l’absence infinie du vide sidéral,
Ambiance gazeuse, relents délétères,
Plané, ivre dans ce silence total,
Abattu, car là non plus aucune fleur mère.
Osé fréquenter les enfers, dortoirs de la mort,
Léché malgré moi les étamines de soufre,
Abandonné nu dans le Styx couleur d’or,
Sortir de ma torpeur, fou, au bord du gouffre.
Plongé dans les yeux d’un enfant,
Dégusté des bouquets de cerises-coquelicots,
Goûté l’espoir d’un bourgeon au printemps,
Navigué sur des rêves pas encore éclos.
Puis j’ai regardé dans mon jardin,
Frissonné de plaisir à la fraîcheur vespérale,
Dans le cœur de ma douce, le plus beau matin,
Y ai trouvé la rose rouge aux mille pétales.
P.G
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