Je souffre de n’être plus que le dessous de la lampe
De voir s’assoupir mes lumineuses heures de gloire
J’enrage de sentir s’étouffer les feux de la rampe
Cligner des yeux, hésité, trébucher puis faire-valoir
Je ne suis plus qu’une flaque de sperme sur l’océan de mes envies
Je crève de n’embrasser que le derrière de la passion
Je suis un vieux volcan aux dents rongées par la jalousie
Je navigue comme un bateau ivre entre bénédiction et déréliction
Je ne suis à l’amour ce que le seau de glace est au champagne
De n’être qu’un malade de plus lorsque la fièvre me gagne
Je suis comme une paire d’yeux d’automne abusés par l’été
Je ne sais plus, j’ai oublié comment jouir d’une virginité
Que c’est lourd de contempler des yeux qui ont batifolé avec d’autres iris
Que c’est hard de caresser des mains qui ont tremblé sur d’autres peaux
Que c’est lourd et visqueux de s’apercevoir qu’on ne prête qu’au vice
Jadis étendard sanglant claquant aux vents et aujourd’hui porte drapeaux
Est-ce un crime de ne voir que le côté corbeau d’une tourterelle ?
Est-ce un crime d’être plus près de la caravane que du soleil ?
Est-ce un crime d’être perdu du mauvais côté de l’arc-en-ciel ?
De ces heures d’errance, j’entends déjà les soupirs de l’accordéon.
Je haïs ce chiffre deux, comme cette dualité qui m’empoisonne
Je me languis, puni, dans cette éternelle position d’attente
J’ai dû faire une putain de faute dans cette dictée suintante
L’ivresse de la perspective d’être premier, m’emprisonne
Je suis un vieux cow-boy, j’veux plus chanter en play-back
Pour une fois encore, je veux être la bouche avant le sexe
Pour une dernière fois, je voudrais être le majeur avant l’index
Je suis un vieux pervers, j’veux plus être le bourrin sous le cosaque
J’veux plus être le briquet qu’on bat avant la flamme
J’veux plus être l’éponge après le savon
J’veux plus que les Dieux bradent mon âme
Je ne supporte plus être Jésus derrière les santons…
Oui, je fus number one, il y a longtemps, dans une autre vie.
J’en ai encore la saveur tatouée sur ma langue.
Aujourd’hui, je ne rêve plus que de ce pays où il n’y a pas de number two…
Je trouverai ce pays de cocagne, mais je serais encore foutu d’être… Number tree…
G.P
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